A l’initiative d’un groupement pluraliste d’associations et d’organisations, les Journées Nationales de la Prison (JNP) informent et stimulent la discussion autour de la situation carcérale en Belgique.
Les JNP contribuent à une prise de conscience collective de la situation carcérale dans le but de faire évoluer les politiques pénales et pénitentiaires. En effet, il est nécessaire qu’elles deviennent respectueuses des droits des personnes, conformément aux principes édictés dans la loi de principes de 2005.
Le document constats, rédigé et publié pour la première fois lors des JNP 2022 a été mis à jour et est consultable ici (ou en NL).
Pour leur dixième anniversaire, les journées nationales de la prison sont présentes à Bruxelles, à Liège, à Namur, à Charleroi, et dans le Brabant-Wallon. Découvrez le programme dans ces différents lieux ci-dessous.
Vous pouvez aussi consulter l’entièreté du programme, toutes villes confondues, dans le dossier de presse.
Pour cette 9ème édition, nous partons du constat édifiant que : « La prison, tout le monde s’en fout ! ». Ce constat servira de point d’accroche pour tenter de sensibiliser le grand public et le monde politique aux conditions de détention des personnes dans les établissements pénitentiaires du pays.
Au cours des différents évènements qui composeront ces Journées, nous souhaitons attirer l’attention sur la nécessité de s’intéresser aux questions carcérales, et aux personnes qui sont incarcérées derrière ces murs. Rencontres, représentations théâtrales, conférences, ateliers pour les écoles, expositions, projections… Cette année encore, vous pourrez assister aux différentes activités composant ces journées dont le programme est à découvrir ici.
Cette année, une note qui passe en revue la loi de principes et l’état de son application a été rédigée, vous pouvez la retrouver ici.
19 novembre au 5 décembre
Lors d’une incarcération, les liens avec l’extérieur (famille, amis, collègues…) sont mis à rude épreuve : toutes les relations et interactions sociales qui rythment d’ordinaire une vie se retrouvent brutalement rompues à l’arrivée en prison… Ainsi, des semaines voire des mois –souvent au regard de longues listes d’attente – sont nécessaires avant que les personnes incarcérées investissent le temps carcéral, se réinventent un quotidien, des activités, des rencontres.
Les liens à développer en interne, au sein même de l’univers carcéral, sont également à (ré)inventer pour chaque personne qui se retrouve en prison. En effet, les rapports entretenus par les personnes détenues entre elles, mais également avec les services externes, les agent·es, les directions ou autres membres du corps judicaire constituent des pièces essentielles dans le parcours d’une personne en détention.
Or tous ces liens, pourtant indispensables, sont encore davantage distendus depuis le début de la crise sanitaire : visites par visioconférence, prises de rendez-vous et envois de fichesmessages via le « prison cloud » (serveur interne présent dans certaines prisons qui permet aux personnes détenues de correspondre avec les intervenants internes) et « cell-learning » (sorte de e-learning via une plateforme internet dont le déploiement est en cours dans plusieurs prisons) témoignent en effet de l’avènement progressif du numérique entre les murs des établissements pénitentiaires de notre pays, avec tous les avantages et les interrogations que celui-ci suscite. Car si ces outils permettent dans une certaine mesure de mettre en relation les un·es et les autres, nous sommes en droit de questionner la place croissante qu’ils occupent face au contact humain, tout particulièrement dans un environnement tel que la prison.
Plus d’information sur l’édition 2021, ici.
20 novembre au 06 décembre
Cette édition des Journées Nationales de la Prison sera un peu particulière vu les moments que nous vivons. Nous avons décidé de maintenir ces deux semaines nationales de sensibilisation car nous avons constaté depuis le début de cette pandémie que les personnes détenues restent dans l’angle mort de nos politiques, de notre société. Nous avons très peu entendu parler de la situation carcérale lors de la première vague. Nous nous rendons compte que la crise de la Covid19 n’est pas prête de se terminer et qu’elle met sous tension tout notre système pénitentiaire déjà à bout de souffle. Lors de cette nouvelle vague, nous espérons attirer l’attention sur les personnes détenues, leurs familles, ainsi que le personnel des prisons qui font partie des oubliés de cette crise sanitaire.
De nombreux média ont été rassemblés à l’occasion du prison walk. Il n’est désormais plus possible de faire la balade, mais bien de découvrir les médias.
Plus d’information sur l’édition 2020, ici.
Pourquoi une « Prison Walk »?
Chaque personne détenue a le droit à une promenade quotidienne au préau. Avec la crise du Covid, les personnes détenues n’ont plus vraiment d’autres activités que cette promenade qui est même parfois limitée dans sa durée. Ils restent donc parfois presque 23h sur 24 en cellule. En cette année où nous sommes tous cloîtrés chez nous, « Prison walk » est une promenade de sensibilisation « coronaproof » qui nous permettra aussi symboliquement d’être en lien avec les personnes détenues.
Cette balade vous a été proposée dans plusieurs lieux à Bruxelles et à Namur.
Il n’est à présent plus possible de faire ces balades dans ces parcours mais vous pouvez continuer à visionner les ressources des différents arrêts de cette promenade via ce site.
16 novembre au 1er décembre
Entrée dans le système judiciaire. Jugement, peine de prison. Rupture familiale, rupture sociale. Perte d’emploi, de logement. Peine purgée, sortie des murs. Isolement, précarité, exclusion, stigmatisation. Récidive. Nouvelle peine de prison. Plus sévère, plus longue. Liens brisés.
Après la prison, est-il possible de trouver autre chose que… la prison, encore et toujours?
Bien que la prison ne soit pas un modèle incontournable, elle est encore vue par beaucoup comme le moyen de sanctionner par excellence.
Au vu du taux de récidive (plus d’une personne sur deux ayant fait un passage en prison commet de nouveau un acte délicteux après sa sortie), il est intéressant de se questionner sur les peines alternatives déjà existantes (probation, peine de travail, …) et sur celles qui restent à créer.
Bref, les JNP seront l’occasion de considérer une approche de la justice davantage restauratrice qui vise à rétablir les relations entre la victime et l’auteur de l’infraction.
Pour plus d’information sur l’édition 2019, ici.
16 novembre au 1er décembre 2018
Le thème de la 5ème édition des Journées Nationales de la Prison « À quoi sert (vraiment) la prison ? » rejoint le questionnement des personnes détenues et leur donne la parole. Les JNP se veulent aussi être un lieu où la voix des personnes détenues peut être entendue et portée dans le débat public, dans la réflexion pénologique.
Pour la 5ème édition, les JNP mettront donc à l’honneur cette thématique de fond présente dans les media, les milieux scientifiques, juridiques et politiques parmi les membres du personnel pénitentiaire, les personnes détenues et l’opinion publique
« À quoi sert (vraiment) la prison ? » invite à une lecture à un second niveau mettant l’accent sur un message caché, mais aussi vers des subtilités, des nuances au-delà d’une première idée, d’un préjugé ; vers un éclairage des prises de positions différentes face à cette thématique en fonction des divers acteurs et de leurs rôles sociaux
Plus d’information sur l’édition 2018, ici.
18 au 28 novembre
Dans bien des cas, l’évocation de la prison renvoie aux personnes détenues, à ce qui se joue dans l’enceinte des prisons. La séparation de cette catégorie sociale avec l’extérieure, nous fait oublier que de nombreux autres citoyens se retrouvent par extension touchés également par la structure carcérale. En ce compris des mineurs.
Cet entourage proche hors des murs ainsi que les enfants vivant avec leur mère en prison, subissent de nombreux préjudices qui ont jusqu’à maintenant suscité peu d’intérêt des analyses sociologiques, des politiques et de la population.
Cette autre perspective d’analyse des effets de la détention, permet d’observer comment la prison agit au delà des murs. La diffusion du stigmate aux proches en rend compte en partie.
Le choix d’un recours massif à l’incarcération apparaît comme un facteur d’exclusion et de désinsertion des personnes concernées mais aussi de leurs proches. L’enfermement ne répond pas à l’objectif de réinsertion qu’il affiche, mais à des impératifs sécuritaires qui ont des effets dévastateurs : il constitue une rupture brutale dans le parcours de la personne incarcérée ainsi que pour sa famille et ses proches, ce qui se révèle très déstabilisant et désocialisant.
C’est pourquoi, les Journées Nationales de la Prison mettent cette année en lumière celles et ceux qui sont touchés indirectement par l’incarcération et dont la détresse reste muette.
Plus d’information sur l’édition 2017, ici.
Lors des JNP 2022, un document constat a été créé. Le but : faire des constations relatives au milieu carcéral et énoncer des recommandations à destination des politiques. Nous visons à mettre ce document à jour chaque année.
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